On était le 1er juillet. On ne parlait pas encore de canicule. Nous allions avoir chaud.
Qui étions-nous ? des cyclistes.
Le premier objectif de notre « journée des montées » était le col du Marchairuz. On peut dire ce qu’on veut, mais ce col a une fâcheuse tendance à être plus raide pour la queue du peloton que pour la tête. Les unités de mesures pour étayer cette affirmation sont :
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La quantité de sueur produite
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et la différence de temps nécessaire pour atteindre le col.
(La mesure du râle respiratoire et du mal de jambes sont trop subjectives pour être prises en compte, bien que ce soit de très bons indicateurs…).
Bref, nous voilà au sommet. Ce qui représente, pour beaucoup d’entre nous, un but ultime devenait tout-à-coup le bête parcours d’échauffement de la journée !
L’avantage d’être en haut c’est que la deuxième montée du jour se fait à l’envers… Et c’est avec une énergie potentielle, très vite convertie en énergie cinétique que nous fonçons (chacun à sa manière) vers la Vallée de Joux. Brassus, Le Sentier, Esserts-de rives (Ben oui, c’est la journée des montées !), etc… Nous voilà arrivés à notre premier objectif : une terrasse au Pont, équipée de café, ovomaltine, croissants, tartines et vue sur le lac.
Le col du Mont d’Orzeires ne nous paraît être qu’un bout de plat, peut-être un faux plat… Disons un mal plat ! La descente sur Vallorbe est sensationnelle ; La route encore récente est bien goudronnée, large.
Un petit parcours campagnard plus tard, fini de rigoler. La première pente proposée par François est raide, elle part à gauche après le pont (à gauche on a dit !). Bref, c’est donc sans élan, sur le grand plateau et avec un petit pignon que nous attaquons cette rampe. Les cris de douleurs des dérailleurs à qui on demande, d’un coup, de passer d’un extrême à l’autre, simultanément avec le passage du grand plateau au petit, le tout en plein effort, ont recouvert le dialogue des cyclistes. On a quand même pu entendre ceci :
À gauche !
Quelle gauche ?, celle-là ?
Non l’autre !
Ah zut, ça c’est une montée !
Dix mètres après, au premier virage (à droite, cette fois), tous les dérailleurs ne s’étaient pas encore tus. Par la suite, leur utilisation s’est faite plus rare… La première convenait très bien !
Une montée suivante a même poussé la plupart du peloton à poser pied-à-terre. Les autres sont arrivés en haut, plus à la force du caractère qu’à celle des mollets… Plus loin, lorsque la pente se faisait plus clémente, François avait fait enlever le goudron… Certainement que ce devait être trop plat ! Si mes souvenirs sont bons, un seul cycliste est resté sur son vélo.
Une petite descente, histoire de tester les freins, et nous voilà pour de bon dans la montée du Suchet. Le vélo de Laurent, parfaitement programmé pour éviter les gros efforts, a donc logiquement choisi ce moment précis pour crever…
Nous avons donc escaladé cette montagne. Tout d’abord vent de face, puis, après une épingle, vent dans le dos. Une fois n’est pas coutume, le vent de face était très agréable pour rafraichir le moteur… Je l’ai personnellement beaucoup regretté lorsqu’il tentait vainement de me pousser.
L’organisation de François était impeccable. Il a positionné la buvette du Suchet à l’endroit exact où mes dernières forces m’ont abandonné. Quelle précision !
Une fondue plus tard, je remontais sur mon vélo. Il faut ici que je place une petite publicité pour les VTTs suspendus et leur confort d’utilisation dans les trous, l’amortissement moelleux des suspensions parfaitement réglées et… Bon je m’égare. Mais le fait est que l’avantage de la rigidité des cadres de vélos de course réside dans leur rigidité… Et dans ce cas ce n’était pas un avantage… Mon support de gourde passa de vie à trépas lorsque, entre trois trous, je ne choisi pas le bon. Après la descente du matin sur Vallorbe, il faut croire qu’il était obligatoire de retrouver une certaine moyenne.
Une fois en plaine, le trajet de retour était vallonné, sans plus. Quoique, à la réflexion, il me semble que les montées étaient parfois plus raides que les descentes… Les plus entrainés n’ont même pas du sentir que Bière – Gimel n’est pas plat, les autres ont trouvé que le Toleure était plus profond que d’habitude…
Lorsque nous avons partagés les spaghettis (excellents) chez François Christa, après une bonne douche, on ne voyait plus trace de fatigue sur les visages. Finalement il ne manquait qu’une chose : La date pour l’année prochaine !
Merci Christa, merci François,
Eric
Voici encore quelques précisions concernant le parcours (dans les grandes lignes)
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Départ de Gimel
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Col du Marchairuz
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Col du Mont d'Orzeires (depuis le Pont, peu difficile)
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Vallorbe
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Ballaigues
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La Bessonne
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La Languetine
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Le Chalet du Suchet (1489 mètres) repas pris au Chalet du Suchet
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L’Abergement
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La Rusille
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Les Clées
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Bretonnières
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Premier
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La Praz
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Mont-la-Ville
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Montricher
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Bière
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Arrivée à Gimel
Journée des montées, le parcours
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