Comme l’année passée, le week-end alpin du ski-club Gimel était prévu aux Mosses, plus précisément au dortoir de la Drosera. Et comme l’année passée, la météo du samedi n’était pas très bonne, et surtout très variable. En fonction de l’heure d’arrivée des participants, nous avions droit à tous les récits :
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style dramatique : « il neigeait tellement que l’on ne voyait plus la route, j’ai bien cru que l’on n’arriverait pas en haut»
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style amoureux : « ah quelle ascension, quel soleil, plus on montait, mieux c’était, dans ces conditions pas besoin de viagra»
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style blasé : « moi… quand j’ai vu le temps… je ne me suis pas excité, je suis venu à la der ! »
Par respect pour l’auteur et surtout les lecteurs, je m’arrêterai là, pour éviter tout dérapage incontrôlé.
Bref, après une montée plus au moins périlleuse, les biens heureux matinaux qui n’ont pas profité du soleil en montant, l’ont eu sur les pistes, « à ce qu’il paraît… ».
Pour notre part, le temps d’arriver, de trouver une place de parc idéale (détail important, j’y reviendrai) de décharger, de s’installer, de prendre les abonnements, le semblant de soleil à notre accueil avait déjà disparu. Et quelques descentes plus tard, ce n’était plus du style blasé, encore moins du style amoureux, à la limite du style dramatique, mais plutôt du style libre, autant dire plus de style du tout, jour blanc total avec un brin de flocon au cas où, pour ceux qui voyaient encore clair.
Et c’est là que les véritables qualités du dortoir de la Drosera se font apprécier. Car effectivement pour ceux qui ne connaissent pas (y en a-t-il encore dans le ski-club ?) le dortoir est au-dessus de la buvette, et la buvette au pied des pistes. Dans ces conditions, chacun son rythme, pas besoin de prendre rendez-vous, ni de paniquer, on finit toujours par s’y retrouver. Tant et si bien qu’à la fin de la journée, ce n’est pas loin de 30 personnes qui ont répondu « présent » à l’invitation de notre Présidente « Madame Sylvette ».
Enfin la journée finissant, les stratégies consistant à choisir au mieux sa place dans les deux dortoirs prévus (en fonction des affinités, des odeurs et des ronfleurs) étant réglées, il n’y avait plus qu’à profiter de la buvette, entièrement mise à notre disposition. Pour parfaire l’ambiance, certains d’entre nous ont retrouvé une vieille connaissance, M. Cabalzar, ancien boucher à Aubonne, devenu cuisinier à la buvette de la Drosera.
Après une bonne fondue ou autres menus proposés par le Chef, rien de tel qu’une partie de Time’s Up. Si vous avez aimé le Trivial Pursuit, le Pictionnary et autres jeux débiles pour excités de première, vous aimerez le Time’s Up. En gros, et c’est la dernière fois que l’on rappelle les règles :
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Chaque participant écrit sur un bout de papier, le nom d’une personne célèbre (évitez de dire connue, car vous risquez de tomber sur votre beau-frère). Selon le nombre de participants, vous pouvez recommencer l’opération plusieurs fois pour avoir un certain nombre de noms.
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Constituer au minimum deux équipes équilibrées (éviter de mettre toutes les grandes g. dans le même groupe).
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A tour de rôle, un membre d’une équipe a 30 secondes pour faire deviner, en parlant, le nom de la personne tirée au hasard dans le lot, et ce, sans jamais le prononcer. Après le temps écoulé on change l’équipe, ainsi de suite jusqu’à la fin des noms.
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Après avoir compté les points, on remet tous les noms ensemble, et on recommence selon le même principe à les faire deviner à son équipe. Mais attention, cette fois-ci en ne prononçant qu’un seul nom
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Et enfin, dernier tour, on recommence, on remet les noms tous ensemble, mais pour cet ultime fois, on ne dit plus rien, on mime…
Vous avez compris ? non. C’est pas grave on commence. De tout façon, Maite ne vous a pas vraiment laissé le choix alors départ ! Après une entrée en matière tonitruante de Reynald, à bas les complexes, et vive la joie.
L’avantage de vous narrer cette histoire est de me permettre de régler mes comptes avec l’équipe adverse sans qu’ils puissent à nouveau tricher, mais que de mauvaises fois, de piailleries sur des détails alors qu’eux, sans vergogne, ont sans cesse dépassé les limites de l’acceptable. Et pourquoi ? je vous le demande, pour gagner d’un seul petit point d’avance, minablement acquis, contre une équipe constituée principalement d’enfants pas encore pubères, quelle honte. (Si avec ça, il me redemande d’écrire le récit de l’année prochaine, j’en reviens pas !)
Il faut aussi dire que cela prend du temps, donc à la fin de la partie, assez rapidement, tout le monde s’est gentiment mis au lit, comme de braves enfants, en rêvant de poudreuse. Sauf Margaux, qui devait rêver à quelque chose de nettement moins gai au milieu de la nuit.
Même si la nuit ne fut pas des meilleures pour tous, le matin par contre nous ravit. En effet, ciel bleu et plus de 10 cm de neige fraîche nous attendait. C’est donc sans se faire prier que nous avons rangé nos affaires après le déjeuner pour profiter un maximum. Il faut quand même dire que c’est la deuxième année consécutive que le scénario est le même, des conditions exceptionnelles le dimanche après un samedi maussade.
Dans ces conditions, quel bonheur de dormir au pied des pistes et surtout d’être dans les premiers à « tracer » dans ce paysage idyllique. Et c’est là qu’une pensée me vient pour Aitor, trahi par l’excès de zèle des cantonniers des Mosses. Rappelez-vous, en début de récit, je vous ai dit l’importance d’une place de parc appropriée, si possible près des pistes, mais surtout en dehors des zones interdites de parcage pendant la nuit. Connaissant ces exigences, Aitor a parqué sa voiture à un endroit qu’il croyait libre d’interdiction, pas de panneaux en vue, rien. Quelle ne fut sa surprise quand il vit le matin, sa voiture entourée de murs de neige, bien tassée, jusque sous la voiture. Une heure et demie pour déblayer l’accès. On peut se demander quel est l’objectif d’une telle démonstration de force, en tout cas pas le sens du tourisme.
Néanmoins la journée s’est bien passée pour tout le monde, le domaine skiable n’étant pas trop étendu, les groupes des skieurs se reconstituaient au fil des descentes et des intérêts.
Même les petits ralentissements sur l’autoroute du retour ne nous ont pas gênés tellement cette journée fut appréciée.
Encore un grand merci à Sylvette pour l’organisation de ce magnifique week-end et pour son travail en général.
Un mauvais perdant venu de l’Ouest
Photos: http://picasaweb.google.ch/isely.reynald/SkiClubGimelLesMosses2009?authkey=Gv1sRgCPuVwJiT3I782QE#